Chikungunya : faut-il s’inquiéter d’une hausse des cas en France métropolitaine ?

par | Juil 31, 2025 | Santé et bien-être | 0 commentaires

Chaque été, c’est le même scénario : on sort les sandales, on profite des soirées en terrasse… et on entend ce bzzzzagaçant tourner autour de nos chevilles. Et si ce petit moustique noir rayé de blanc, le moustique tigre, portait dans ses pattes plus qu’une piqûre qui gratte ? Depuis quelques années, le chikungunya en France métropolitaine fait parler de lui. Et pour cause : les cas autochtones se multiplient, sans même qu’on ait besoin de prendre l’avion.

Alors, faut-il paniquer, ou juste fermer ses fenêtres ? On en parle comme si on prenait un café, entre voisins qui se filent des astuces.

Le chikungunya : quand une maladie tropicale s’invite chez nous

Avant de sortir l’artillerie anti-moustique, il faut comprendre l’invité. Le chikungunya, ce drôle de nom qui signifie « celui qui marche courbé » en langue makondé, n’a rien d’une légende urbaine.

Comment ça arrive chez nous ?

J’imagine la scène : un voyageur revient de vacances sous les tropiques, la peau dorée, la valise pleine… et quelques virus discrets dans le sang. Un moustique tigre local le pique, prend une petite gorgée infectée, et hop ! La maladie commence à circuler chez nous. C’est ce qu’on appelle un cas autochtone. Pas besoin de prendre un avion : la transmission est bien locale.

Pourquoi maintenant ?

Nos hivers deviennent plus doux, nos étés plus longs. Résultat ? Le moustique tigre s’installe comme un voisin collant. En 2004, il n’était que dans les Alpes-Maritimes. Aujourd’hui, il a pris ses quartiers dans plus de 70 départements. Il adore les petites flaques d’eau dans les soucoupes de pots, les gouttières mal vidées, les seaux oubliés. Bref, notre jardin est son Airbnb.

Reconnaître les signes : quand le corps dit stop

Parlons vrai : attraper le chikungunya, ce n’est pas juste une petite grippe. Les symptômes vous mettent KO en quelques heures.

La phase qui vous cloue au lit

  • Fièvre soudaine, souvent au-dessus de 38,5°C

  • Douleurs articulaires violentes : poignets, chevilles, doigts… On comprend vite le surnom « qui marche courbé »

  • Fatigue extrême, façon batterie à plat

  • Parfois une éruption de petits boutons

Imaginez vouloir attraper votre tasse de thé et sentir vos doigts protester. C’est ça, le chikungunya.

Et après ?

Chez certains, les douleurs s’invitent pour longtemps. Parfois des semaines, parfois des mois. Comme un mauvais souvenir qui revient sans prévenir. Les personnes âgées ou fragiles sont les plus touchées.

Moustique tigre : le vrai acteur principal

On pourrait presque l’appeler « star de l’été », s’il n’était pas si agaçant. L’Aedes albopictus, c’est ce petit moustique qui pique le jour et adore nos villes.

Où le trouver ?

  • Dans les jardins, surtout autour des plantes arrosées

  • Dans les zones urbaines, car il aime notre confort

  • Dans n’importe quel bouchon ou jouet qui garde l’eau de pluie

Ce moustique vit un mois, mais une fois infecté, il reste dangereux toute sa courte vie. Et oui, un seul moustique peut déclencher un petit foyer de cas dans un quartier.

Comment se protéger : des gestes simples qui sauvent l’été

On ne peut pas supprimer tous les moustiques, mais on peut sérieusement leur compliquer la vie.

Côté maison

  • Videz toutes les eaux stagnantes : soucoupes, arrosoirs, gouttières

  • Rangez les pneus et jouets qui traînent dehors

  • Couvrez les récupérateurs d’eau de pluie

Côté corps

  • Portez des vêtements longs et clairs quand vous sortez tôt le matin ou en fin d’après-midi

  • Appliquez du répulsif sur la peau, en respectant les consignes

  • Installez des moustiquaires aux fenêtres et autour des lits des bébés

Ces gestes, simples comme « vider un arrosoir », peuvent faire la différence entre une piqûre et un vrai problème de santé.

La prévention collective : quand le quartier s’y met

Se protéger seul, c’est bien. Mais si votre voisin laisse sa vieille bassine pleine d’eau derrière le cabanon, c’est comme laisser la porte ouverte. Dans certaines villes, dès qu’un cas est confirmé, une opération de démoustication est lancée. Les équipes passent dans les rues pour réduire la population de moustiques adultes et casser la chaîne de transmission.

La recherche avance : vers des solutions durables

Aujourd’hui, pas de traitement miracle. On soigne les symptômes, on attend que ça passe. Mais la recherche sur le vaccin progresse. Plusieurs candidats sont en test, et certains pays ont déjà validé une première version.

Et côté moustiques, de nouvelles stratégies voient le jour :

  • Relâcher des moustiques stériles pour limiter la reproduction

  • Introduire des bactéries comme Wolbachia pour bloquer la transmission du virus

Un peu de science-fiction à la française, mais qui pourrait bientôt faire partie de notre quotidien.