Piqûre en soirée, festival ou concert : que faire si ça vous arrive ?

par | Juil 26, 2025 | Santé et bien-être | 0 commentaires

La musique bat son plein. Vous dansez, vous profitez, vous êtes entouré de vos amis… et soudain, un malaise. Un vertige. Une sensation étrange. Vous avez peut-être été piqué·e.

Depuis quelque temps, les témoignages se multiplient. Piqûres mystérieuses dans les bars, les festivals ou les soirées. Pas de paranoïa, non. Mais des faits. Et surtout : un besoin urgent de savoir comment réagir.

Voici un guide clair, bienveillant et concret pour vous aider si vous ou un proche êtes confrontés à cette situation.

Avant tout : prévenir plutôt que guérir

La meilleure défense, c’est souvent la vigilance. Voici quelques gestes simples qui peuvent faire toute la différence.

Ne jamais rester seul·e

On sort à plusieurs, on reste à plusieurs. Le bon réflexe ? Se fixer un point de rendez-vous en cas de dispersion. Et toujours garder un œil sur ses ami·es. Vous êtes leur ange gardien. Et ils sont le vôtre.

Se méfier des foules compactes

Là où il y a du monde, les bousculades sont fréquentes. Et dans ce flot humain, il est plus facile pour quelqu’un de s’approcher trop près. Un petit pic. Une sensation furtive. Et c’est déjà trop tard.

Adapter sa tenue

On ne choisit pas ses habits par peur. Mais quelques astuces peuvent limiter les risques : jean épais, veste, plusieurs couches. Rien d’infaillible, mais c’est une barrière de plus entre vous et une aiguille.

Avoir un petit accessoire de secours

Une alarme personnelle ? Un sifflet ? Ces petits objets discrets peuvent attirer l’attention si vous vous sentez en danger. Ce sont des alliés, tout simples, mais très efficaces.

Les signes qui doivent alerter

Vous avez un doute ? Vous sentez que quelque chose ne va pas ? Ne l’ignorez surtout pas. Votre corps vous parle. Écoutez-le.

Une douleur soudaine

Comme une piqûre d’épingle. Brève. Ciblée. Parfois à peine perceptible, mais vous le sentez.

Un malaise inhabituel

Fatigue extrême, étourdissements, nausées, vision floue… Rien à voir avec une simple chute de tension. Là, tout va très vite. Et vous perdez pied.

Des difficultés à parler ou à bouger

Vos gestes deviennent lents. Vos mots vous échappent. C’est comme si votre cerveau ne répondait plus normalement. Une sensation de dissociation peut apparaître : vous êtes là, mais pas vraiment.

Une trace sur la peau

Regardez bien. Ou demandez à quelqu’un de confiance. Une petite rougeur, un point, un bleu… Ce n’est pas toujours visible, mais ça peut l’être. Surtout sur les bras, le dos, les cuisses.

Si ça arrive : agir vite, très vite

Le timing est crucial. Chaque minute compte. Voici les bons réflexes à avoir immédiatement.

S’isoler avec une personne de confiance

Ne restez pas seul·e. Trouvez un ami, un membre du staff, un secouriste. Expliquez ce que vous ressentez. Soyez clair·e : « Je pense avoir été piqué·e ». C’est une urgence. Il faut s’éloigner de la foule.

Aller au poste de secours

Chaque événement public a un dispositif médical. Direction le poste de secours, sans hésiter. Et si ce n’est pas possible : urgences ou médecin le plus vite possible. N’attendez pas que ça passe. Ce n’est pas un malaise classique.

Noter l’heure et les symptômes

Vous ou un proche devez noter : l’heure de la piqûre présumée, les premiers symptômes, leur évolution. Ces infos sont précieuses pour les soignants. Et pour l’enquête, si plainte il y a.

L’étape médicale : indispensable

Même si vous vous sentez un peu mieux après quelques heures, la consultation médicale est obligatoire.

Un examen rapide

Le médecin va vous examiner, rechercher une trace de piqûre, surveiller vos constantes. Parfois, une prise de sang ou un test urinaire sera nécessaire pour détecter une drogue injectée.

La fenêtre de détection est courte

Certaines substances (comme le GHB) disparaissent très vite. Parfois en quelques heures seulement. C’est pourquoi il faut agir immédiatement. Plus vous attendez, moins les analyses seront utiles.

À titre indicatif :

Substance Détection dans le sang Détection dans les urines
GHB Jusqu’à 8 h Jusqu’à 12 h
Kétamine Jusqu’à 24 h 2 à 4 jours
Benzodiazépines 2-3 jours Jusqu’à plusieurs semaines

Le traitement post-exposition (TPE)

Si la piqûre est avérée, il y a aussi un risque infectieux (VIH, hépatites). Dans ce cas, un traitement d’urgence peut être proposé. Il doit être commencé au plus tard dans les 48 h (idéalement dans les 4 h).

Porter plainte : un geste fort

Même si c’est difficile, porter plainte est essentiel. Pour vous. Et pour toutes les autres victimes potentielles.

Pourquoi c’est important

Parce que cela lance une enquête. Parce que cela permet à la justice de demander les résultats médicaux. Et parce que c’est un signal fort : ces agressions ne resteront pas impunies.

Le certificat médical initial

Lors de la consultation, demandez-le systématiquement. Il décrit l’état clinique, les symptômes, les observations du médecin. Il constitue une preuve dans votre dossier.

Où porter plainte ?

Dans un commissariat ou une gendarmerie. Vous pouvez venir accompagné·e. Et si vous n’avez pas la force sur le moment, sachez que vous pouvez toujours y revenir dans les jours qui suivent.

L’entourage : un rôle central

On a parfois peur d’en parler. Honte, doute, sidération… Pourtant, l’écoute de l’entourage peut tout changer.

Ne pas juger

Si une amie vous dit qu’elle pense avoir été piquée, écoutez-la. Ne la remettez pas en question. Même si elle n’a « rien vu » ou qu’elle « doute ». Votre soutien est précieux.

L’accompagner

Proposez d’aller avec elle chez le médecin. Aidez-la à porter plainte. Soyez là. Juste là. Présent·e. Bienveillant·e. Disponible.

Informer et prévenir

Parlez-en autour de vous. Pas pour faire peur. Pour sensibiliser. Pour rappeler les bons réflexes. Pour que, collectivement, on reste plus fort·es.

En résumé : les bons réflexes en cas de suspicion de piqûre

  • Ne restez jamais seul·e.

  • Alertez un proche ou le personnel sur place.

  • Rendez-vous au poste de secours ou aux urgences.

  • Notez les heures et symptômes.

  • Faites des examens au plus vite (sang, urine).

  • Demandez un certificat médical.

  • Envisagez le TPE (traitement post-exposition).

  • Portez plainte si vous en avez la force.

  • Parlez-en à votre entourage.

Et après : prendre soin de soi

Être victime d’une piqûre, c’est violent. Physiquement. Psychologiquement. Même si rien de grave n’a été détecté. Ce qui compte maintenant, c’est de prendre soin de vous.

Ne minimisez pas

Vous avez le droit d’être secoué·e. D’avoir peur. De douter. D’en parler. Ou pas. Mais surtout : ne culpabilisez jamais.

Cherchez du soutien

Un proche, un psy, une association, un médecin… Il y a des gens pour vous écouter. Pour vous aider à comprendre. À digérer. À avancer.

Ensemble, on peut faire la différence

Face à ces agressions invisibles, notre meilleure arme, c’est la solidarité. La bienveillance. Le courage aussi, parfois, de dire les choses. Et de ne pas laisser la peur gagner.

Alors, oui, continuez d’aller en concert. De danser. De vivre.

Mais restez attentifs. Restez solidaires. Et surtout, restez vous-mêmes. 🖤