PEL 2026 : rendement porté à 2 %, prêt à 3,20 % — ce que ça change vraiment

par | Déc 28, 2025 | Ressources scolaires | 0 commentaires

Un petit chiffre sur une plaquette bancaire, et d’un coup tout le monde se remet à reparler du PEL. Normal : à partir de 2026, le Plan d’Épargne Logement (PEL) redevient plus intéressant sur le papier, avec une rémunération brute annoncée à 2 % (contre 1,75 % pour les PEL ouverts en 2025). Et comme le PEL est un produit un peu à part — moitié épargne, moitié “droit à prêt” — la hausse du taux d’épargne entraîne aussi une évolution côté crédit : le prêt épargne logement associé passera à 3,20 %.

L’information a été confirmée par un avis publié au Journal officiel : on n’est pas sur une rumeur de couloir, mais sur une application de la formule réglementaire. Maintenant, la vraie question, celle qui t’intéresse : est-ce que ce 2 % change la donne dans la vraie vie ? Et surtout : est-ce que ça vaut le coup d’ouvrir un PEL en 2026, ou est-ce que c’est juste “mieux qu’avant” sans être “vraiment bien” ?

On va démêler ça calmement, sans langue de bois, avec des repères simples et des exemples concrets.

À retenir (sans te faire perdre 10 minutes)

Avant de rentrer dans les détails, voilà les points clés à avoir en tête.

  • Le taux des PEL ouverts en 2026 passe à 2 % brut, contre 1,75 % pour ceux ouverts en 2025.

  • Le taux est verrouillé à l’ouverture : tu gardes celui du jour de signature jusqu’à 15 ans (dans le cadre des règles du PEL).

  • Les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU / “flat tax”) de 30 % : en net, 2 % brut devient environ 1,40 % net.

  • Le prêt épargne logement associé sera à 3,20 % (taux réglementaire lié à celui du plan).

  • Le PEL reste un poids lourd : 207,1 milliards d’euros d’encours en juin 2025, selon la Banque de France.

Ce qui est acté pour 2026 : un PEL à 2 % brut

Le point de départ est simple : les nouveaux PEL ouverts en 2026 rémunéreront 2 % brut. C’est plus que 2025 (1,75 %), moins que 2024 (2,25 %), et clairement au-dessus de ce qu’on a connu pendant les années “taux zéro” où le PEL était devenu un peu décoratif.

Une décision confirmée au Journal officiel

Ce relèvement ne sort pas d’un chapeau. Il découle d’une formule réglementaire : quand certains paramètres (notamment les taux du marché) évoluent, la formule “mécanique” ajuste le taux du PEL. Des médias spécialisés avaient anticipé cette issue début décembre, et l’avis publié confirme le passage à 2 % dès le début de 2026.

Ce détail compte : ça veut dire que le taux n’est pas négociable. Ce n’est pas une “offre promotionnelle”, ce n’est pas “selon profil”, ce n’est pas “si tu domicilies tes revenus”. C’est le cadre réglementaire.

Le super-pouvoir du PEL : verrouiller un taux (mais pas indéfiniment)

C’est là que le PEL se différencie vraiment d’un livret classique. Avec un Livret A (ou un LDDS), le taux change quand l’État décide de le réviser. Avec un PEL, c’est l’inverse : tu “figes” le taux au moment où tu l’ouvres.

Un taux figé à l’ouverture : pourquoi c’est précieux

Quand tu signes ton PEL, tu “captures” le taux du moment. Si demain les rendements réglementés baissent, ton PEL, lui, ne bouge pas. C’est ce qui donne au PEL ce côté “assurance” : tu n’optimises peut-être pas au centième aujourd’hui, mais tu te protèges contre un scénario moins favorable plus tard.

C’est particulièrement utile quand :

  • tu anticipes une baisse future des taux servis sur les livrets,

  • tu veux stabiliser une partie de ton épargne sur un horizon long,

  • tu veux une trajectoire prévisible (même si elle n’est pas spectaculaire).

Attention : “verrouiller” ne veut pas dire “garder à vie”

Le PEL est encadré par des règles de durée.

  • Il existe une phase d’épargne (avec versements obligatoires).

  • Puis le plan peut être conservé, mais dans une limite de durée selon les générations de PEL.

Point important : seuls les PEL ouverts avant le 1er mars 2011 peuvent être conservés sans limite de durée. Pour les autres, le cadre est plus strict : au-delà d’un certain temps, les conditions changent (notamment la possibilité de versements et le fonctionnement du plan).

2 % brut… ça donne combien en net ? (spoiler : 1,40 %)

C’est souvent là que le PEL se fait casser du sucre sur le dos. Parce que 2 % brut, ça sonne bien. Mais en 2026, comme pour les PEL récents, la fiscalité s’applique.

Flat tax : comment on passe de 2 % à 1,40 %

Les intérêts du PEL (ouverts à partir de 2018) subissent le PFU de 30 % :

  • 12,8 % d’impôt sur le revenu

  • 17,2 % de prélèvements sociaux

Donc, si ton PEL sert 2 % brut, la rémunération nette est :

  • 2,00 % × (1 − 0,30) = 1,40 % net

Ça, c’est le chiffre à comparer au reste.

Exemple concret : combien ça rapporte vraiment ?

Petite mise en situation, parce que c’est là qu’on se rend compte.

  • Si tu as 10 000 € sur un PEL à 2 % :

    • intérêts bruts annuels : 10 000 × 0,02 = 200 €

    • après flat tax (30 %) : 200 × 0,70 = 140 € nets / an

  • Si tu as 30 000 € :

    • bruts : 600 €

    • nets : 420 € / an

Ce n’est pas “waouh”, mais c’est stable, et surtout c’est verrouillé.

Le PEL face au Livret A : la comparaison qui revient tout le temps

On ne va pas se mentir : dans la tête de beaucoup de gens, la question est : “Pourquoi je bloquerais mon argent sur un PEL, si je peux le laisser sur un Livret A ?”

Bonne question. La réponse dépend d’un mélange de taux, de flexibilité… et de ton horizon.

Ce que le Livret A fait mieux

Le Livret A a trois avantages très simples :

  • Disponibilité totale (tu retires quand tu veux, sans contrainte)

  • Fiscalité avantageuse (intérêts exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux)

  • Simplicité (pas de versements minimum, pas de “règles de vie” du produit)

Donc même si le PEL remonte, le Livret A garde un statut de “base” pour l’épargne de précaution.

Ce que le PEL fait mieux

Le PEL, lui, marque des points ailleurs :

  • Taux figé à l’ouverture : tu peux “sécuriser” un niveau si les taux baissent ensuite.

  • Projet logement : le PEL est construit autour d’une logique “j’épargne, puis j’emprunte”.

  • Discipline : les versements obligatoires peuvent aider ceux qui ont besoin d’un cadre.

Et en 2026, qui gagne ?

Tout dépend du taux du Livret A à ce moment-là. Beaucoup d’observateurs s’attendent à une révision à la baisse lors d’une prochaine échéance (souvent évoquée autour de février), mais tant qu’une décision n’est pas actée, on reste prudent.

Ce qu’on peut dire sans sur-vendre :

  • si le Livret A reste à un niveau élevé, le PEL à 1,40 % net peut sembler moins attractif,

  • si le Livret A baisse nettement, verrouiller un PEL à 2 % brut peut redevenir une stratégie pertinente pour une partie de ton épargne.

Le prêt épargne logement à 3,20 % : utile ou gadget ?

Le PEL n’est pas qu’un produit d’épargne. Il donne aussi accès, sous conditions, à un prêt épargne logement.

En 2026, ce prêt sera proposé au taux de 3,20 %, soit 1,20 point au-dessus de la rémunération du plan (logique réglementaire).

Ce que ce taux signifie vraiment

3,20 %, ce n’est ni “extraordinaire”, ni “absurde”. Son intérêt dépend surtout du niveau des taux immobiliers du marchéau moment où tu voudras emprunter.

  • Si les taux du marché sont plus bas, le prêt PEL devient un plan B, pas une arme secrète.

  • Si les taux du marché remontent au-dessus, le prêt PEL peut redevenir un outil intéressant.

À ne pas oublier : l’accès au prêt n’est pas magique

Le PEL donne des droits, mais l’obtention d’un crédit dépend toujours :

  • de ta capacité d’emprunt,

  • de ton dossier,

  • des règles de la banque (assurance, garanties, etc.).

Le prêt PEL, ce n’est pas “un crédit automatique”. C’est un cadre de taux associé à un projet.

Versements, plafond, règles : ce que le PEL t’impose (et c’est volontaire)

Le PEL est un produit qui aime l’ordre. Il te demande un minimum d’engagement.

Versement initial et versements annuels

  • À l’ouverture : 225 € minimum

  • Ensuite : 540 € minimum par an

Tu peux verser mensuellement, trimestriellement ou en une fois, selon les modalités de ta banque, tant que tu respectes le minimum annuel.

Plafond : 61 200 € (hors intérêts capitalisés)

Le plafond d’encours du PEL est de 61 200 € (les intérêts peuvent s’ajouter au-delà). Ça en fait un produit :

  • trop petit pour être une stratégie “patrimoine” à lui seul,

  • mais suffisamment grand pour constituer un apport ou une réserve “projet logement”.

Repères : comment on en est arrivés là (et pourquoi ça compte)

Comprendre l’historique des taux du PEL aide à remettre 2 % à sa place : ce n’est pas un sommet, mais ce n’est plus le désert non plus.

Les taux récents, en résumé

  • PEL 2026 : 2 %

  • PEL 2025 : 1,75 %

  • PEL 2024 : 2,25 %

  • PEL 2023 : 2 %

  • Août 2016 à fin 2022 : 1 %

Ce qu’on voit :

  • le PEL a connu une très longue période peu attractive,

  • la remontée des taux a redonné de l’intérêt au produit,

  • 2026 marque une forme de “stabilisation” à un niveau moyen.

Le PEL est-il redevenu “compétitif” ? Oui… mais seulement dans certains cas

C’est le moment où on arrête de parler théorique et où on parle stratégie.

Cas n°1 : tu veux sécuriser un taux sur le long terme

Si tu as une partie de ton épargne que tu n’utilises pas pour les imprévus, et que tu acceptes :

  • moins de flexibilité,

  • une rémunération nette modérée,
    alors le PEL peut jouer un rôle de “brique stable”.

Cas n°2 : tu as un projet logement à 3–6 ans

Le PEL a du sens quand il est rattaché à un calendrier : tu construis un apport, tu te donnes un cadre, tu gardes l’option du prêt associé (même si tu ne l’utiliseras pas forcément).

Cas n°3 : tu es du genre “j’ai besoin d’un produit qui m’oblige à épargner”

On sous-estime ce point. Pour certaines personnes, l’intérêt du PEL n’est pas uniquement le taux : c’est le fait de se créer une habitude.

Et les cas où le PEL est moins pertinent

Le PEL peut être décevant si :

  • tu veux une épargne 100 % disponible,

  • tu cherches la meilleure performance nette à court terme,

  • tu n’as aucun horizon logement et tu préfères des supports plus flexibles (ou plus rémunérateurs, mais avec risque).

Le poids du PEL dans l’épargne des Français : un indice intéressant

Le PEL n’est pas un produit marginal. Il reste l’un des gros réservoirs d’épargne réglementée en France.

Selon la Banque de France, l’encours total du PEL atteignait 207,1 milliards d’euros en juin 2025. Ça le place comme un acteur majeur, juste derrière le Livret A.

Pourquoi c’est intéressant ?

  • Parce que ça montre que, même quand son taux était peu séduisant, le PEL a continué d’être utilisé comme “outil de structure”.

  • Parce que ça rappelle une réalité : beaucoup de ménages aiment les produits lisibles, encadrés, prévisibles.

Comment décider : les bonnes questions à te poser avant d’ouvrir un PEL en 2026

Avant de signer, pose-toi ces questions-là. Elles évitent 90 % des “j’ai ouvert… et finalement je ne m’en sers pas”.

1) Est-ce que j’ai déjà mon épargne de précaution ?

Si tu n’as pas l’équivalent de quelques mois de dépenses sur un support disponible (souvent Livret A/LDDS), le PEL n’est pas ta priorité.

2) Quel est mon horizon ?

  • Moins de 2 ans : le PEL est rarement le meilleur outil.

  • 3 à 6 ans : zone intéressante pour un projet logement / apport.

  • 7 ans et plus : verrouiller un taux peut devenir une logique de stabilité.

3) Est-ce que j’accepte la contrainte des versements minimum ?

Le PEL n’aime pas les comptes “dormants”. Si tu sais que tu ne tiendras pas le rythme, autant éviter.

4) Est-ce que le prêt à 3,20 % peut compter pour moi ?

Tu n’as pas besoin de décider aujourd’hui si tu utiliseras le prêt. Mais si tu sais que tu voudras emprunter et que tu aimes l’idée d’avoir une option de taux encadrée, ça peut peser dans la balance.

Questions fréquentes (celles qu’on se pose tous, en vrai)

Le taux de 2 % est-il garanti ?

Oui : il est garanti au moment de l’ouverture, puisqu’il est figé à la signature dans le cadre du PEL.

Est-ce que je peux ouvrir un PEL fin 2025 pour “profiter” du 2 % en 2026 ?

Non : tu profites du taux du jour où tu ouvres. Si tu ouvres en 2025, tu es à 1,75 %.

Pourquoi le net est “seulement” 1,40 % ?

Parce que les intérêts des PEL récents sont soumis au PFU de 30 %. 2 % brut × 0,70 = 1,40 % net.

Le prêt PEL à 3,20 % est-il automatique ?

Non : il dépend de ton dossier, de ta capacité d’emprunt et des critères bancaires. Le PEL donne un cadre, pas un passe-droit.

Le plafond de 61 200 €, c’est “tout compris” ?

C’est le plafond des versements (le capital). Les intérêts peuvent s’ajouter au-delà selon les règles du plan.

Le PEL est-il “meilleur” que le Livret A ?

Ce n’est pas le même rôle : le Livret A sert l’épargne de précaution (disponible, net d’impôt), le PEL sert une logique de projet et de taux verrouillé sur la durée.